Petite Marie.

Cabrel a chanté « Petite Marie, je parle de toi, Parce qu’avec ta petite voix, Tes petites manies, tu as versé sur ma vie, Des milliers de roses… »

Hier soir, enfin cette nuit, il m’est arrivé quelque chose de peu commun.

Il était 2h.

Après ma folle journée, je me suis souvenue que j’avais laissé ma carte bleue dans la voiture. Non pas que j’habite un quartier sensible, je ne pensais pas que je serai confrontée à une autre forme de sensibilité.

Je suis donc sortie avant d’aller me coucher pour aller la chercher.

J’ai été attiré par des jeunes qui devaient rentrer de soirée. Une des quatre jeunes filles semblait avoir pas mal profité de sa soirée. Je suis restée quelques minutes a les observer. Non pas par voyeurisme mais plutot parce que cette jeune fille pleurait et elle bouillait de colère.

Je l’ai entendu demander une cigarette à ses amies. Sans réfléchir je suis allée chercher ce paquet de cigarette qu’il y avait dans ma boite à gant et j’en ai allumé une. Comme si j’avais besoin de courage. Moi aussi.

Et je suis allée à leur rencontre en pilou pilou et chausson.

Elles ont eu un moment de panique et des chuchotement : « y a quelqu’un qui arrive ».

« Bonsoir, tout va bien?! » – « oui oui tout va bien ». C’est celle qui pleurait qui m’a répondu ca. 

Je lui ai demandé son âge. 

17 ans. 9 ans de moins que moi. Je me suis vu 9 ans en arrière.

« Tu aurais été ma petite soeur, jamais je n’aurai fait ca » et je lui ai rendu une cigarette.

Elle m’a remercié tout en s’excusant.

Mais de quoi?! 

Cette jeune fille en avait gros sur la patate et je me suis agenouillée devant elle. J’ai eu l’impression d’être en face un oiseau apeuré et blessé.

« Comment t’appelles tu?! » – « Marie, madame ».

Les 3 autres se sont assises sur le bord de la route et j’en ai fait autant. 

Pourquoi?! Peut être parce que j’ai eu cet etat de détresse et tristesse à son âge, ou encore parce que je me suis imaginer voir ma fille dans cet etat.

Toujours est il que je l’ai écouté pendant une heure. Elle a vide son sac devant une parfaite inconnue. Et j’ai pris une claque.

A 17 ans on attend de ces jeunes qu’ils soient adultes avant l’heure tout en les considérant encore comme des bébés.

Je l’ai fait rire avec ses amies en lui indiquant que même à 50 ans, elles seront toujours les bébés de leurs mères.

A 17 ans, elle a vécu bien plus de chose que j’en ai limite vécu en 26 ans.

J’ai eu envie de la serrer fort contre moi et lui dire que tout irait bien. Que tout n’est pas tout noir et qu’on trouve toujours une façon de s’en sortir à condition de le vouloir pour soi même avant de le vouloir pour les autres.

Un mètre cinquante nous séparait mais les effluves de l’alcool et de sa tristesse me sont parvenus comme un coup de poing.

Marie habite à côté de chez moi et je ne le savais pas. Elle n’a pas une situation familiale des plus équilibrée et je me suis sentie démunie. 

Et si mes enfants devenaient aussi malheureux qu’elle?! 

Elle m’a qualifié de maman normale. Et j’ai du l’impression d’être un cas rare. Et j’ai eu mal. Je n’ai pas pleuré Mais mon cœur a saigné pour elle. Pour mes enfants.

Je ne juge pas sa maman. Comme je lui expliquais, nous n’avons pas de manuel pour etre mères tout comme il n’y en a pas pour etre enfant. On aime juste nos enfants comme on peut et parfois c’est pas comme on l’attend.

Elle s’est beaucoup (trop) excuser de son etat. Et j’ai eu envie de lui mettre un pansement sur son cœur.

Hier soir, je suis sortie sans savoir que le destin allait jouer avec mon cœur.

Aujourd’hui, j’attends d’avoir de ses nouvelles. Non pas encore une fois par voyeurisme mais pour savoir si elle va milieux.

Aujourd’hui, j’attends que l’on frappe à ma porte et que l’on me dise que tout ira bien.

« Madame, je ne sais pas comment vous remercier » 

J’ai eu envie de lui dire d’être juste heureuse.

3 réflexions au sujet de « Petite Marie. »

  1. 😥😥😥 j’aurais aimé tomber sur quelqu’un d’aussi bienveillant à son âge…,
    Oui parfois la vie en demande beaucoup aux ados…

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    1. C’est dur… J’entendais mon mari m’appeler mère Thérèsa pendant que j’étais avec elle.
      Je me suis sentie impuissante, moi l’adulte qui suis censée être la pour lui apporter un monde meilleur…

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